Des artistes Zimbabwéens brisent le silence sur les atrocités historiques

Au début des années 1980, le gouvernement du Premier ministre d'alors, Robert Mugabe, a dépêché l'armée de la cinquième brigade du Zimbabwe formée en Corée du Nord, à Matabeleland, au sud du pays.
Comme elle a mis fin au conflit armé avec les sections de l'Union du peuple africain du Zimbabwé (ZAPU), la cinquième brigade, sinistrement surnommée "Gukurahundi", un mot Shona pour désigner les pluies de printemps qui emportent les balles (enveloppes des grains de graminées abandonnées), a tué plus de 20.000 civils dans le Matabeleland et dans les provinces du centre du pays. Le ZAPU a laissé de profondes blessures qui demeurent jusqu'à ce jour.

Les conclusions de la Commission d'enquête de Chihambakwe de 1984 sur les événements n'ont jamais été publiées; les promesses du gouvernement de dédommager les familles des personnes disparues n'ont jamais été tenues; les autorités ont étouffé la plupart des discussions sur les atrocités.

En mars 2010, le peintre Owen Maseko, lui-même victime des violences d'après l'indépendance, avait fait une exposition en solo dénommée Sibathontisele (qui signifie "Dénonçons-les" en Ndebele), à la galerie nationale du Zimbabwe à Bulawayo, qui a été rapidement interrompue par la redoutée organisation centrale de renseignement. Maseko a été arrêté et accusé d'entretenir la haine contre Mugabe et les Zimbabwéens parlant le Shona.
Les fenêtres de la galerie nationale demeurent précipitamment tapissées, avec les peintures de Maseko vraisemblablement encore bien scellées à l'intérieur. Sans se décourager, il a participé à une autre exposition en mai, en tant que l'un des 26 artistes ayant montré le résultat de leur travail au Club de Bulawayo lors d'une exposition intitulée "Dire la vérité: la vérité vous affranchira".

Extraits de l'article de Busani Bafana d'IPSnews du 23 Juin
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