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Historique de la Cinémathèque de Bretagne
Trente ans après sa création, la Cinémathèque de Bretagne est devenue l'un des fonds régionaux les plus importants en France. Elle a vu ses pratiques évoluer et s'est adaptée aux nouvelles techniques sur lesquelles reposent la sauvegarde et la valorisation des films amateurs. Il est nécessaire, pour comprendre cette évolution, de revenir sur la naissance de ce projet, et sur les enjeux des missions qui sont celles de la Cinémathèque de Bretagne : la collecte, la sauvegarde et la diffusion des films qui lui sont confiés.
La création de la Cinémathèque de Bretagne
Au cours des années 70 déjà, plusieurs personnalités bretonnes réfléchissent à l'intérêt de créer une cinémathèque en Bretagne : en 1974, René Vautier, dans le cadre de l'UPCB (Unité de Production Cinématographique Bretonne), s'active pour la création d'un Musée audiovisuel Bretagne et Mer qui intégrerait une cinémathèque et réaliserait, entre autre, un collectage de la mémoire ouvrière. Jean-Yves Veillard, conservateur du Musée de Bretagne, collecte dès 1975 des films pour la section contemporaine du musée et en assure la diffusion. Cela l'amène lui aussi à réfléchir et à envisager l'embryon d'une cinémathèque bretonne.
Assistant d'Education Populaire (Ministère de la Jeunesse et des sports), André Colleu collecte, dans le cadre de ses activités, des informations sur les films bretons ou consacrés à la Bretagne, et synthétise cette documentation. Il va compiler ces informations de 1978 jusqu'en 1981.
En 1982, dans le n° 18-19 de la revue CinémAction intitulé "Images d'en France" et consacré au cinéma dans les régions, René Vautier et Jean-Yves Veillard présentent leurs idées concernant l'archivage du cinéma breton. André Colleu y signe un article intitulé "Plaidoyer pour une vidéothèque bretonne" qui pose les grands axes de ce que peut être une cinémathèque en Bretagne, et qui, aujourd'hui, apparaît comme le canevas, le fondement de la Cinémathèque de Bretagne.
Cette même année, l'Institut Culturel de Bretagne propose à André Colleu de rassembler sa documentation en un ouvrage présentant l'état de la recherche sur ce sujet. Avec l'aide de Mathilde Valverde, jeune chercheuse, il va finaliser le livre L'Album, panorama de l'audiovisuel en Bretagne. Dans celui-ci, un important chapitre est consacré aux archives et aborde la question de la conservation des éléments argentiques ou vidéos des films bretons, ce qui contribue à sensibiliser l'opinion à la sauvegarde de ce patrimoine.
En 1984, à l'invitation du Sénateur Lombard, Président de l'Institut Culturel de Bretagne et suite à la publication d'André Colleu, un groupe de travail est organisé entre particuliers, professionnels de l'audiovisuel et institutionnels concernés par la sauvegarde des Archives audiovisuelles et des membres du Conseil régional. Celui-ci débouchera en 1986, sur l'intégration de la Cinémathèque de Bretagne au sein de l'Agence Technique Régionale (ATR), issue de la Charte culturelle de Bretagne, association créée en 1979 et basée à Ploërmel dans le département du Morbihan. Même si la Cinémathèque de Bretagne ne possède pas encore de statut juridique propre, c'est cette date qui marque la naissance de ce qui va devenir la Cinémathèque de Bretagne que nous connaissons aujourd'hui. La Cinémathèque collecte en six mois 200 films confiés par vingt-cinq déposants, pour la plupart réalisateurs amateurs. Mais elle n'est considérée pour l'heure que comme un service de l'ATR, où elle peine à trouver sa place, et qu'elle quittera deux ans plus tard
En 1989, Jean-Pierre Berthomé, enseignant de cinéma à l'université de Rennes 2, Alain Bienvenu, réalisateur, Jean-Yves Veillard, conservateur du Musée de Bretagne et Donatien Laurent, ethnologue, appellent à la création d'une association provisoire donnant un cadre juridique à l'action de la Cinémathèque et préparant son organisation future. Grâce à l'implication de ces personnalités régionales, le projet change donc de forme et devient une association loi 1901 : la Cinémathèque de Bretagne, dont Jean-Pierre Berthomé devient le Président et André Colleu le directeur.
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