ugitive », ce sont des tranches de vie vécues directement ou indirectement, racontées sous formes de portraits que l'auteur veut « objectifs ». L'œuvre est construite autour des années d'indépendance entre le Ghana, la Haute volta d'avant et la Cote d'Ivoire. Les personnages sont permanemment dans des positions de fuite à cause des situations délictuelles laissées derrière. De la Haute volta en Côte d'Ivoire parce qu'il y a des mariages forcés à fuir, par exemple.
L'élément déclencheur. Lala, refuse de se marier à un vieil homme. La jeune fille préfère Solo plus jeune. Rien n'y fit. Elle finira, de force, par marier « le vieux ». Après avoir été traitée de femme stérile, elle donnera naissance à des jumeaux. « Ces mauvais enfants, dans les sociétés traditionnelles, seront jetés dans une fourmilière. « Lala osa jeter un coup d'œil au creux de l'arbre au fond dans la fourmilière. Elle l'explora du regard dans tous les sens. Tout au fond, ses deux enfants étaient bien là, avec leur corps tout entier. Mais elle remarqua tout de suite que Adama n'avait plus ses yeux, c'est lui qu'elle toucha le premier en s'accroupissant devant le creux de l'arbre. Elle vit que son corps était sans vie, et les orbites de ses yeux étaient déjà envahies par les fourmis… ». L'un des deux jumeaux, Adama était ainsi dévoré par les fourmis. Il ne restait plus que Awa. Lala s'en va retrouver Solo et ils s'enfuirent en Côte d'Ivoire. C'est le début d'une vie de fuite, faite de rebondissements, de retour au pays, et de fuite, encore et encore.
Awa rentrera de la Cote d'ivoire des années après. Elle sera, comme sa mère, mariée de force. Elle préfère se suicider au moment d'être violée.