Sally Nyolo chante ce disque. Elle l'a écrit, composé, produit et réalisé, aussi. Partant, on éprouve quelques difficultés à qualifier ce cinquième album de l'immense Camerounaise. Œcuménique, dans son parti pris de la large utilisation du français comme vecteur d'une plus vaste communication? Haletant et hypnotique, par cet usage d'un rythme malicieusement décalé, ce bikutsi s'entrechoquant comme des têtes dodelinantes ? Fédérateur, puisque sont invités à ce vrai banquet républicain et motivé toutes les couleurs du monde, de Marc Etienne à l'ex-Zap Mama Sylvie Nawasadio, et les pygmées Bokué ? Combatif, grâce à ce qu'il offre d'amplification à des paroles de femmes, des paroles d'Africaines, des paroles de femmes africaines en lutte ? Joyeux, car il ne peut y avoir que de la joie dans cette musique à penser et danser, car la musique qu'on évoque est celle d'une enfance éternelle ? Calorique, avec ces chansons douces que pourraient chanter certaines mamans, dans le soleil couchant ? Pas très faraud, un peu mal d'être mâle, on se raccrochera finalement aux branches du magnifique cliché illustrant le recto du livret. On a trouvé : Sally Nyolo est sublime, forcément sublime !