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La lauréate du prix Nobel de la paix, Wangari Maathai, demande aux dirigeants africains d'agir sur le changement climatique

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© Wangari Maathai - Nobel Women's Initiative
Genre : Divers
Rubrique : Histoire/société
Mois de Sortie : 2011
Publié le : 29/06/2011
Source : Communiqué de l'Organisation de la Presse Africaine pour le Nobel Women's Initiative
http://www.nobelwomensinitiative.org/

NAIROBI, Kenya, 29 juin 2011 - À la veille du sommet de l'Union Africaine (UA) à Malabo en Guinée équatoriale, la lauréate du prix Nobel de la paix, Wangari Maathai, demande aux dirigeants africains d'agir face à la crise mondiale du changement climatique, une crise qui affecte de façon disproportionnée les Africains, en particulier les femmes.

"Le changement climatique n'affecte pas tout le monde de la même manière" a déclaré Mme Wangari Maathai qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2004 pour ses travaux associant l'environnement, la paix et le développement durable, tout en défendant la démocratie au Kenya. "Ici, en Afrique, nous payons un prix élevé pour le changement rapide du climat : de plus en plus de sécheresses et de crises alimentaires, et les choses ne vont qu'empirer. On voit déjà de quelle manière le changement climatique aggrave la concurrence pour les ressources et affecte la stabilité économique sur tout le continent."

En 2009, lors d'une session spéciale des Nations Unies sur le changement climatique, Mme Wangari Maathai a demandé aux dirigeants de la planète de consacrer des ressources aux pays africains pour les aider à surmonter les effets destructeurs du changement climatique. Aujourd'hui, elle s'adresse aux dirigeants africains pour leur dire qu'ils doivent eux aussi apporter une contribution.

"En tant que dirigeants africains, vous devez faire face au défi que représente le changement climatique", a indiqué Mme Wangari Maathai. "Pendant des décennies, la plupart de nos pays ont mal géré ou purement négligé l'environnement. En fait, certains gouvernements, y compris celui de mon pays, ont facilité le pillage des forêts, la dégradation des terres et une agriculture non durable. La plupart des communautés africaines sont déjà menacées par les effets néfastes du changement climatique. Les enfants meurent de malnutrition en Afrique pendant que les femmes se débattent pour cultiver une terre qui est de moins en moins productive. Sur le littoral, les gens perdent leurs maisons car la mer consume les côtes."
Le prochain sommet des Nations Unies sur le changement climatique aura lieu en décembre 2011 à Durban en Afrique du Sud. Selon Mme Wangari Maathai, "la COP17 (nom officiel de la dix-septième session de la Conférence des Parties) représente une opportunité pour les Africains de faire preuve d'un leadership mondial sur un problème critique pour l'avenir de la planète, en particulier de notre région."

"Le sommet de l'UA représente la dernière chance pour les dirigeants africains de s'unir sur le problème du changement climatique avant le rassemblement mondial de Durban. Les dirigeants africains doivent profiter de cette occasion pour s'engager envers quelques actions concrètes qui accentueront la pression sur les pays occidentaux et autres, afin qu'ils accélèrent leurs efforts pour soutenir les pays les plus vulnérables au changement climatique."

Mme Wangari Maathai déclare que les chefs d'état doivent s'efforcer autant que possible de diminuer la vulnérabilité de leurs communautés en leur apportant des connaissances, des compétences et des outils qui leur permettront d'adopter des technologies durables et de participer à l'économie verte. "L'Afrique peut ignorer le modèle de développement polluant et gourmand en carbone de la plupart des pays occidentaux."

Mme Wangari Maathai, qui est devenue ambassadrice de bonne volonté des Forêts du Bassin du Congo en 2005 et qui co-préside le fonds pour les forêts du bassin du Congo, pointe du doigt le programme des Nations Unies pour réduire les émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (UN-REDD). Le REDD est un programme qui démontre que, avec une bonne mise en œuvre, il est possible de permettre aux Africains d'affronter le problème du changement climatique et de protéger l'environnement naturel dont tous les Africains dépendent. Le REDD cherche à réduire la déforestation et à protéger les forêts anciennes (la déforestation est l'une des causes majeures du changement climatique) en reconnaissant la valeur supplémentaire qu'apportent les forêts car elles stockent le carbone et réduisent donc les gaz à effet de serre. Le REDD pourrait conduire les pays développés à payer les nations en développement pour réduire les émissions provoquées par la déforestation et la dégradation des forêts.

"Pour que des programmes comme le REDD aident les communautés africaines, en particulier celles du bassin du Congo, nous devons faire preuve de leadership afin de nous assurer que les personnes les plus touchées par les problèmes de gestion forestière, notamment les femmes, soient présentes lors de la prise de décision," selon Mme Wangari Maathai. "La protection des forêts anciennes et autres mesures pratiques de type environnemental et communautaire pour résoudre le problème du changement climatique commence tout d'abord par un leadership efficace et transparent. Le monde a les yeux tournés vers l'Afrique afin de voir si les ressources qui lui ont été offertes pour affronter la crise du changement climatique sont gérées de manière efficace et font une différence pour ses habitants."


Les dirigeants du continent se réunissent cette semaine à Malabo pour la dix-septième session ordinaire de l'Union Africaine qui se déroulera du 30 juin au 1er juillet.

Mme Wangari Maathai est la lauréate du prix Nobel de la paix en 2004, la fondatrice du Green Belt Movement (Mouvement de la Ceinture Verte) et l'un des membres fondateurs de l'Initiative des Femmes "Prix Nobel de la paix".

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