Heddy Maalem, né au cœur des Aurès d'un père algérien et d'une mère française, chorégraphie la source de sa danse et de son être, l'Afrique tout entière et contemporaine, pour en dire la puissance et la vigueur. Sa danse, physique, ancrée dans le sol, est nourrie de sa pratique de la boxe et de l'aïkido. Elle donne libre cours à l'énergie corporelle entière, brute. Pour cet artiste qui perçoit la danse comme un jaillissement irrépressible des forces vitales, Le Sacre du Printemps de Stravinski résonnait tel un appel musical, semblable aux tambours de son enfance qui démultipliaient le rythme du sang dans les veines. Quinze danseurs africains, immergés en résidence de création au Mali, apportent toute leur fougue et leur engagement à cette création qui s'annonce, à l'image de cette terre d'excès et d'exaspération, comme un printemps noir et brûlant.