Creuset de thèmes sensibles d'actualité (guerres, famines, sida) et de multiples préjugés post-coloniaux" (tribalisme, autoritarisme, violence), l'Afrique est souvent maltraitée dans les médias, au grand dam des chercheurs en sciences sociales qui ont le sentiment de ne pas retrouver la complexité, parfois même les simples informations, que leurs propres travaux montrent. Selon certains d'entre eux, c'est avant tout cette image médiatique de l'Afrique qui entretient afro-pessimisme".
Pourtant, les journalistes mènent de leur côté leurs propres enquêtes et reportages qui légitiment, selon eux, des commentaires et prises de position plus agressives et plus efficaces que celles des chercheurs ; ils lisent les travaux des chercheurs et pensent jouer un rôle de passeurs d'analyses avec les contraintes rédactionnelles de la presse ; ou s'engagent" davantage que les chercheurs dans l'espace public, au risque parfois de conforter les préjugés post-coloniaux lorsqu'un certain pessimisme l'emporte....
Cette table-ronde vise à rechercher ensemble les termes d'un dialogue plus étroit, constant et constructif entre les différents acteurs de la recherche et des médias.
Quelle est la portée des publications scientifiques (revues spécialisées, maisons d'éditions) ? Les journalistes de presse peuvent-ils jouer le rôle de "passeurs" ? Les chercheurs, en effet, ne concourent que très faiblement à la représentation de l'Afrique, des Africains. Comment rapprocher les connaissances, concilier les objectifs, des uns et des autres ? Table-ronde animée par Jean-Paul Colleyn (EHESS) : 17h. Introduction par Michel Agier (IRD et EHESS), directeur du Centre d'Etudes Africaines 17h15-18h30. Interventions de - Jean-Loup Amselle (EHESS), directeur des Cahiers d'Études Africaines - Stephen Smith, journaliste et écrivain, - Jean Copans (Université Paris 5), directeur de la collection "Hommes et sociétés" aux éditions Karthala (sous réserve) Commentaires de Pierre Boiley, directeur du MALD (Mutations africaines sur la longue durée, CNRS-Université de Paris I), 18h30-20h. Débat