Hormis le son d'archives d'ouverture, ces titres sont chantés par Zaïnaba Ahmed, la "voix d'or" des Comores, chanteuse de variété qui a pu ici se consacrer pleinement à l'interprétation d'un patrimoine plus ancré dans la tradition. Savante ou populaire, la musique que produisent les femmes aux Comores se raccroche au vécu. Louanges au Très Haut, complaintes dédiées à la mémoire d'un sultan disparu, hymne à la vie scandé lors d'une naissance, poèmes festifs à l'occasion d'un mariage ou d'une élection... Aux Comores, pays de culture musulmane, les femmes, par la musique, forme d'expression où s'imprime la mémoire de ce peuple dans toute sa splendeur, bénéficient d'une grande liberté: elles chantent composent et jouent, contribuant à inscrire dans les consciences les moments les plus saillants de l'histoire nationale et locale. Zaïnaba est accompagnée de choeurs féminins, percussions et, sur un titre, de la guitare de Mikidache.
Coup de coeur 2005 de l'Académie Charles Cros, catégorie mémoire vivante